2001:22 Le rappel à l'ordre

Côté pile, des partiels à l'arrache, un voyage d'études, un choix de stage cornélien, deux déméngaments complets, Ernest loin de moi, des dimanches soirs de larmes et de solitude, des heures de tgv, de gares, la chaleur, un stage de merde, un maître de stage absent, menaçant, un tel besoin de repos physique, l'impression d'être fragile, agressée par le travail pénible physiquement, par les activités sportives proposées par le groupe de stagiaires, par les conditions de vie moins confortables qu'à mon habitude. La solitude plus pesante que jamais quand on pense à l'autre, mes premières infections urinaires, mes premiers problèmes sexuels, le 11 septembre, le retour chez mes parents, le diplôme, enfin, avec l'impression qu'il me faudra des années pour me remettre de ces années.

Côté face, un amour dont je prends toute la mesure, une promesse, la découverte d'une région magnifique, un beau week-end de canoë tranquille, des balades sur le port, des rouleaux d'été, des soirées en tête à tête, le manque qui nous donne aujourd'hui notre force.

En 2001, j'ai réalisé que j'avais besoin d'un équilibre pour survivre, vraiment un besoin physique, que je n'étais pas de ceux capables de se coucher tard et de manger ou coucher n'importe comment. J'ai eu mal, j'ai eu peur, pour ma santé. Et pourtant ce n'était rien. J'avais honte de me sentir aussi fragile, les autres se moquaient de moi. Pour la première fois, j'ai souffert d'être à l'écart d'un groupe, tout en étant persuadée que ce qui était (peut-être) bon pour eux ne l'était pas pour moi.

Symbole de cette année 2001, les infections urinaires et leurs séquelles me suivent encore aujourd'hui, même si elles se sont beaucoup calmées (et pas grâce aux médecins que j'ai vus). Grâce à elles, j'ai pris la décision en 2001 de prendre toujours soin de ma santé, en priorité.