Dire les choses

Publié le par Mitzie

Mes séances d'acupuncture continuent, mes petits problèmes de santé aussi, mais ça a l'air de vouloir se tasser maintenant. L'acupunctrice (ça existe ce mot ?) est très optimiste. Le traitement n'a pas bien fonctionné jusqu'à maintenant, mais elle l'explique en disant qu'elle a essayé quelque chose qui a bien fonctionné, puis cru que c'était suffisant et essayé de traiter autre chose, alors qu'il fallait insister beaucoup plus que ça.
 
Pourquoi pas... pour le moment je me laisse faire dans la mesure où j'ai des sous, les séances sont agréables (enfin les aiguilles bof mais elle est gentille et puis c'est du repos forcé), et je me sens plus énergique et positive que je ne l'ai été depuis longtemps, même si j'ai parfois des rechutes (qu'est-ce que mon article du 17 janvier me paraît con, j'ai vraiment pêté un boulon ce jour là ; enfin ça m'a permis de démêler deux ou trois choses). Donc verdict ce cycle-ci (pour les saignements), je pense que je nous laisserai jusqu'au prochain et après j'ai une autre chose à tenter en dernier recours.
 
Elle m'a montré un passage d'un gros livre qui décrit mon cas, et ça m'a un peu secouée, car c'était exactement ça y compris sur des points qu'on n'avait pas vraiment abordés, comme la difficulté à dire les choses.
 
Et - coincidence bizarre de la vie - le soir même au téléphone, environ un mois après notre dernière discussion sur le sujet, ma maman prend une grande inspiration et me dit (je résume) :

"Bon la prochaine fois que tu viens, j'aimerais qu'on se mette autour d'une table et qu'on parle de ces histoires d'adoption. Et avec papa aussi. Parce que tu comprends, la dernière fois je t'ai dit tout ça (elle m'avait reproché de désespérer et de baisser les bras), mais depuis j'ai réfléchi, et il n'y a pas à avoir honte, moi je suis contente si vous êtes contents, j'aimerais qu'on en parle, ça serait mieux pour tout le monde. Parce que moi je m'inquiète, je ne sais pas si vous avancez, j'ai peur que tu déprimes tout le temps et que je te fasse pleurer alors je n'ose pas en parler, et c'est pas bien comme situation. Et puis il faut en parler à tout le monde de la famille pour que personne ne soit gêné, sinon après ça va se retourner contre vous, personne n'osera plus vous téléphoner. C'est à vous de faire un effort, d'expliquer, de mettre les gens à l'aise. Vous devrier en parler si possible en étant tous les deux, et en parler toujours aux deux personnes du couple ou à toute la famille, pour que tout le monde comprenne qu'il n'y a rien de tabou, et puis vous ça vous aidera aussi à en parler facilement. Moi je l'ai dit à ton parrain et il l'a très bien pris. Si vous en parlez naturellement, sans faire de cachotteries devant personne, ça sera mieux pour vous, pour les gens, et pour vos enfants plus tard."

J'en suis restée baba.

Bien sûr elle a raison, et on projette d'en parler mais ça a du mal à sortir pour le moment, même si je meurs d'envie de discuter du sujet. On va se botter un peu les fesses pour arriver à en parler naturellement y compris devant des gens avec qui on n'est pas intime. Tout le monde ne le prendra pas comme mon parrain et certains seront gênés ou feront des réflexions déplaisantes, mais après quelque temps ça devrait sembler naturel à tout le monde.

En tout cas je suis épatée qu'elle ait réfléchi, qu'elle en soit arrivée là aussi vite, qu'elle ait trouvé le courage de faire le premier pas de me demander ça, et qu'elle ait si bien compris les enjeux...

Suite à ça, on en a parlé, ils sont briefés. Maintenant ça va devenir plus naturel d'en discuter. Petit à petit on en parlera au reste de la famille, je ne veux pas non plus l'annoncer sur tous les toits, surtout qu'après on n'a pas fini de répondre aux "alors ça en est où ?" pendant 4 ou 5 ans... on a bien le temps !
 
Mais quand même, comme j'ai le coeur qui bat et la gorge qui se noue à la pensée d'en parler...
Comme quoi je me crois bavarde et je parle facilement de moi, mais sur les sujets émotionnels, c'est loin d'être le cas...
  

Publié dans Spontanément

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M
Bonsoir Mitzie,Des semaines que je ne suis pas venue : entre l'accouchement, le déménagement, les ordis qui déconnent et tout le reste, je viens juste de retomber sur ton blog.Je vous souhaite à tout les deux beaucoup de sérénité et de "Quand on aura un enfant" (c'est con  mais je l'ai trouvé très émouvant ce billet).Et en parler c'est bien. Je crois que ça a débloqué un truc chez moi, ça m'a rendu la situation plus facile à vivre.
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