Où sont mes rêves ?
Rêver me manque un peu.
Concernant l'adoption, je me sens obligée de tenir mes rêves en laisse, pour ne pas être trop optimiste, m'attendre aux difficultés, ne pas tomber de haut, et aussi pour pas que ça parte en live pendant la longue attente qui ne fait que commencer.
Mes rêves de grossesse, même s'ils ne sont pas complètement éteints, s'éloignent de plus en plus, s'effilochent, et je n'y crois plus.
Ma santé va bien, je n'ai plus besoin de rêver que je suis bien. Mon physique me convient aussi, je n'ai pas de kilos à prendre ou à perdre, et je m'accomode de mes quelques disgracieusetés.
Mon travail ne me fait pas rêver. Les vacances non plus.
Mon Ernest est là et bien là dans le réel et mes petites rêveries érotiques me suffisent.
Je ne rêve pas à une maison avec jardin et piscine, j'aime notre petit nid, et toute perspective de bricolage ou de déménagement me fatigue d'avance.
J'ai tout ce que je pourrais souhaiter comme objets, et plus encore.
J'aime l'endroit où j'habite et ce que j'y fais.
En fait mon plus grand rêve du moment n'est pas très ambitieux : ce serait d'être virée et de pouvoir m'occuper de chats malheureux, en plus de jouer avec les miens, faire mes couses sans courir, faire des balades au lieu de rester assise sur une chaise, chanter, dessiner, faire des photos, écrire, enfin une vie de loisirs quoi. J'essaie de ne pas trop y penser, j'ai déjà assez de mal comme ça à travailler.
C'est triste ou c'est bien ?
Et est-ce que c'est triste de se demander si c'est triste ou bien de ne rien avoir à espérer ?