2003:24 TGV
De l'année 2003, je ne retiens pas grand chose. C'est une année plutôt du genre routine, avec quelques moments un peu pénibles. Ernest et moi sommes séparés par 300 km, je fais les allers retours tous les week ends, sauf quand j'ai chorale. La course du vendredi soir pour attraper le train, couloirs, sandwich, foule, quai, la déprime du dimanche soir.
Pendant la semaine, j'habite avec ma mère, on s'inscrit à un cours de yoga, je suis épatée qu'elle aime ; elle devient même plus assidue que moi. Depuis je suis partie, et elle continue à braver le froid et la nuit pour y aller. Moi je trouve ça difficile mais je sens que ça me fait du bien.
Ici Ernest découvre son nouveau boulot, s'incrit dans un orchestre, on s'installe en location dans un appart - enfin quand je dis "on"... comme je n'y suis que le week-end, j'ai l'impression dérangeante de ne pas être tout à fait chez moi. Je ne sais pas faire fonctionner le lave-linge, je ne sais pas où sont rangées les choses.
Nos parents se recontrent pour la première fois, ça se passe bien (nous n'en doutions pas).
Je suis envoyée pour quelques mois encore plus loin de lui, j'habite à l'hotel, c'est pénible, je tombe malade à force de manger au restau. J'ai vraiment du mal avec le sexe, je fais tellement d'efforts pour tenir le coup dans ma vie en général et au boulot en particulier, je serre tellement les dents pendant la semaine, que je ne sais plus m'ouvrir, même pour lui. Je lui promets de m'améliorer, il est patient. En moyenne je suis assez contente de moi, je tiens le coup. Mais tout ça c'est provisoire, je sais que je ne suis pas encore à ma place, même si je ne sais pas trop où je vais. Je laisse passer l'année, en sachant que bientôt, il va falloir que j'agisse.