Travailler ou ne pas travailler ?

Publié le par Mitzie

Je me sens assez nulle au boulot ces derniers temps. Plusieurs de mes erreurs m'ont été remontées. Mon entretien d'évaluation m'avait déjà laissé un goût d'échec, j'ai cru avoir réussi à rectifier le tir mais je me traine toujours. Il m'arrive régulièrement de réaliser qu'il y a quelque chose que je fais mal depuis le début, et que personne n'a encore remarqué. Mes erreurs du début me poursuivent toujours (l'une d'elles ayant été de ne pas demander de l'aide suffisamment fort). Et puis je n'arrive pas à me discipliner et à me concentrer, je passe trop de temps sur internet. Je me sens très seule. Je suppose que tout cela est le lot commun des travailleurs.
 
C'est un échec parce que je me suis toujours sentie "intelligente", dans le sens "bonne à l'école". Or depuis que je suis entrée dans la vie active, on ne peut pas dire que je brille. J'ai déjà eu 3 boulots longs (6 mois à deux ans), un que j'ai quitté pour rejoindre Ernest sans en être fâchée, un où le contrat a été rompu par l'employeur (CNE, pas de justification à apporter mais elle m'a bien sapé le moral au passage), et le présent qui n'est pas très satisfaisant. Je me pose beaucoup de questions sur moi-même. Heureusement qu'Ernest est là, et qu'il est d'accord pour m'entretenir ce qui m'évite d'avoir une pression matérielle en plus.
 
Je me rends compte que mon échec au boulot est de mon fait - je ne dis pas de ma faute, mais de mon fait oui, parce que j'ai toutes les peines du monde à me motiver. Je n'ai pas envie de travailler. Du tout. Ca me gonfle. Ca me pèse. Et d'autant plus que nous avons toujours convenu avec Ernest qu'un de nous arrêterait de travailler quand on aurait des enfants, a priori moi pour le premier vu les circonstances, et puis moi je le voulais très fort et lui n'était pas sûr, même s'il aimerait bien avoir cette occasion un jour. Et comme ça ne vient pas, je me sens obligée de travailler. En espérant arrêter de toutes mes forces. Comme état d'esprit, c'est sûr, c'est pas génial...
 
Je pourrais arrêter de travailler quand même, mais j'ai peur du regard des autres, et surtout peur de moi-même, peur de déprimer, peur que tous mes beaux raisonnements ne soient qu'un prétexte à me laisser aller à la déprime. J'ai vu ma mère alterner les périodes de travail et les périodes de chômage, il me semble qu'elle a eu des épisodes de déprime dans les deux contextes. Qui l'ont décidée, à chaque fois, à retrouver un boulot, ou à quitter le sien devenu insupportable, selon le cas. Elle est incapable d'être heureuse au travail, incapable d'être heureuse sans travail. J'espère qu'elle trouvera son équilibre à la retraite... Et moi, est-ce que je suis condamnée à faire pareil ?
 
Il me semble que sans travail je ferais plein de choses, j'ai plein d'idées, je voudrais m'investir davantage dans des associations, je voudrais gérer mieux notre chez nous et nos petites affaires pour essayer de réduire nos charges (faire le tour des assureurs, banquiers, opérateurs de technologies avancées), je voudrais passer du temps à faire des choses de mes mains, je voudrais écrire, je voudrais nager, marcher, regarder des émissions intelligentes à la télé, voir mes amis, m'occuper de chats. Mais est-ce que j'en aurais vraiment la volonté ? Quand je n'ai pas de travail, je sais que je fais beaucoup plus de choses, mais je passe aussi beaucoup de temps à ne rien faire et à m'abrutir sur internet.
 
Enfin, et ça a peut-être l'air éloigné mais dans ma tête ça se rejoint, je suis très interpelée par tout ce que je lis sur l'instruction en famille. Pourquoi ? Je n'ai pas été malheureuse à l'école, j'ai toujours été bonne élève, eu des amies, j'ai fait des études longues. Comme tout cela ne m'a pas appris à être heureuse au travail, je me demande maintenant si ce n'est pas mieux de faire autrement. Mais si je ne sais pas m'aider moi-même, je doute de pouvoir aider mes hypothétiques futurs enfants de ce point de vue... n'est-ce pas encore une espèce de prétexte de ma part pour fuir l'investissement dans un travail en me disant que quand j'aurai des enfants je ne pourrai plus travailler pendant des années ?
   

 
    
Je ne suis pas tendre envers moi-même. Est-ce que je ne mélange pas un peu tout ? L'an dernier, au chomage 5 mois, j'allais prendre le thé deux fois par semaine avec un ami retraité, déjeuner avec une amie une fois par semaine, après moult enquêtes et lectures je me suis ouvert un plan d'assurance vie, j'ai bricolé, j'ai fait un bilan de compétences, j'ai fait la sieste presque tous les jours, j'ai bossé le chapitre un régulièrement, j'ai fait des balades, je suis allée à la bibliothèque, à la piscine, au tai chi deux fois par semaine au lieu d'une, j'ai commencé un projet associatif. J'ai aussi pas mal trainé sur des forums et déprimé. Mais ce n'est pas forcément lié ! Et puis je pourrais probablement apprendre à gérer cette addiction, avec un peu de temps.
 
Les jours d'optimisme je me dis que par deux fois j'ai retrouvé du boulot dans un contexte pas génial. Et je me suis adaptée, plus ou moins bien mais adaptée quand même. Si ça ne se passe pas génialement ce n'est pas forcément parce que je suis incapable de travailler (comme une cousine qui est de façon terrible l'exemple à ne pas suivre de toute la famille). Et si, tout simplement, aujourd'hui, cette année, il était plus agréable pour nous que je ne travaille pas ? Ce n'est pas une sentence à vie sans appel. Parfois je me dis qu'on n'a qu'une seule vie et que je suis bien con de faire autant de choses contre mon gré.

Publié dans Trop de questions

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L
<br /> Ouha, je me suis énormément reconnu dans cette article. Merci de se témoignage, ça ne fait pas avancer les choses mais ça fait du bien de savoir qu'on est pas seul.<br />
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N
le travail rester coincer 8 heure par jours quel horreur<br /> vaut mieux se foutre au chomage<br /> en plus bosser pendant 40 ans a quoi sa sert pour crever apres<br /> aller vive la liberté
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M
Un travail, c'est 8 heures par jour, c'est la raison pour laquelle on se lève le matin.Si on y est pas bien et qu'on a l'opportunité d'en changer, ou de faire une pause, globalement de faire quelque chose d'épanouissant, je pense qu'il faut sauter sur l'occasion.Ne pas travailler n'est pas synonyme d'oisiveté. Comme tu le fais remarquer, tu auras bien de quoi t'occuper, et tu mettras en place une routine pour occuper tes semaines.Et non, tu n'es pas obligé, parce que tu l'as fait dans le passé, de passer des heures sur des forums qui te dépriment.
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